Le régime de retraite des cadres

Le rendement du régime a déjà baissé de 10 % ou, si l’on préfère, que s’ajoute à la cotisation retraite proprement dite une sorte d’impôt de solidarité de 10 %.

Le rendement du régime

En 1977, le régime des cadres lui-même, la gloire des régimes de retraite, le modèle des modèles, ne vient-il pas de se révéler incapable, pour la première fois de son histoire, d’augmenter la valeur du point autant que celle des prix, diminuant ainsi, le montant des retraites servies ?

Il est intéressant, à cet égard, de citer des extraits de la lettre adressée par l’AGIRC à cette occasion, lecture fort instructive car, au moment où sonne la minute de vérité, on est bien obligé de formuler quelques avertissements :

« Le pouvoir d’achat des retraites du régime des cadres pourra-t-il être maintenu dans l’avenir ? C’est là une question qui concerne et intéresse 500 000 retraités et un million et demi de cotisants actuels, futurs retraités.

Cette crainte, quelquefois évoquée dans le passé, semblait vaine car le bon fonctionnement du régime l’infirmait toujours. »

La retraite des cadres

La retraite des cadres

Le régime de retraite des cadres

Aujourd’hui et pour la première fois, la situation paraît différente. Le régime de retraite des cadres, comme celui de la sécurité sociale d’ailleurs, est un régime de répartition.

Les variables qui agissent sur les ressources et les prestations, et donc sur l’équilibre du régime, sont d’ordre économique et démographique.

Si l’effectif des cotisants croît plus rapidement que celui des retraités, les perspectives sont meilleures que dans la situation contraire, puisque la charge que supporte chaque actif pour assurer le paiement des retraites est allégée alors que, dans les régimes de retraite dits « vieillissants », les actifs ont de plus en plus de non-actifs à leur charge.

« A cet égard, le régime des cadres avait profité d’une situation exceptionnelle depuis sa création puisque la croissance annuelle moyenne des nouveaux cotisants avait été de l’ordre de 6 %, tandis que des secteurs socio-professionnels comme ceux de l’agriculture, du petit commerce ou de l’artisanat perdaient au contraire 2 à 3 % d’actifs annuellement… »

« … Les circonstances favorables qui précédaient ont cessé pour des raisons soit conjoncturelles, soit fondamentales… »

« … Certes, la consommation des réserves, l’appel supplémentaire des cotisations peuvent retarder l’échéance, mais le problème de la conservation du pouvoir d’achat du point de retraite est désormais posé en termes d’années… »

Le système de la répartition

« … Le système de la répartition comme hier celui de la capitalisation obéit à des impératifs dont on ne saurait s’évader et ceci est valable pour tout régime de retraite.

S’il est aisé d’accroître le nombre des retraités par l’effet de la réglementation en réduisant corrélativement celui des actifs cotisants, il est évident que le revenu disponible des actifs en souffrira.

Il est également concevable – le pouvoir d’achat des actifs étant maintenu – de réduire le montant des retraites ou la valeur du point, mais il faut choisir entre les deux voies.

Dans cette alternative implacable le régime de retraite des cadres, en résolvant le problème capital de l’assiette de ses cotisations, pourrait franchir l’épreuve de la crise et continuer la protection de ses participants. »

La protection de la vieillesse

Commentant cette lettre, « Le Figaro » écrivait :

« … Ceux qui préconisent le regroupement des régimes de retraite paraissent bien imprudents. Car d’ici peu, la protection de la vieillesse rencontra, en France, de sérieuses difficultés d’ordre démographique… »

Éternelle illusion des conservateurs qui pensent pouvoir se ménager un petit îlot de tranquillité dans la tourmente.

Pourtant, c’est un proverbe chinois qui l’affirme : « Il est toujours plus tard que tu ne crois ».

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