Comment bien vivre sa retraite ?

Comment bien vivre sa retraite ? Bien des retraités et des futurs retraités n’arrivent pas à répondre à cette question. Passons donc à la réponse.

Le sens du terme loisir pour les retraités

Face aux grandes plages de temps libres qui s’offrent désormais à lui, le retraité d’aujourd’hui réagit mieux que son  homologue d’hier. Statistiques et sondages le prouvent.

L’image « négative », comme disent les sociologues, du grand-père et de la grand-mère, quasi impotents, attendant au coin du feu la fin d’une vie parfois jugée trop longue et toujours matériellement difficile, s’estompe au profit de celle « positive » du  sexagénaire bien décidé à profiter du bon temps qui s’offre à lui, autrement dit à s’adonner à ses loisirs favoris.

En une décennie à peine, cette question des loisirs est devenue une des plus belles « tartes à la crème » de notre existence. Celui qui ne s’est pas fabriqué sa petite théorie personnelle sur la « civilisation des loisirs » doit pratiquement abandonner tout espoir de briller dans les conversations, au bureau, au bistrot ou chez lui.

Une des nombreuses façons d'occuper ses journées : les randonnées en forêt

Une des nombreuses façons d’occuper ses journées : les randonnées en forêt

Il n’y a pas si longtemps, le mot loisir n’obtenait que trois lignes dans les meilleurs dictionnaires : « état dans lequel il est permis de faire ce que l’on veut », dit Littré, inimitable dans les définitions lapidaires et précises, qui ajoute : « être de loisir : n’avoir rien à faire », et donne cette autre acception : « Espace de temps pour faire quelque chose à son aise ».

Ce texte date quand même de l’époque où la journée de travail normale comptait au moins douze heures et où le repos dominical apparaissait comme une revendication gauchiste.

Loisirs est ainsi un terme qui, depuis des millénaires, désigne une situation purement négative : celle où l’on a rien à faire, c’est-à-dire, pratiquement, celle où l’on ne veut rien faire, puisqu’il y a toujours de l’ouvrage pour les bons ouvriers à moins de maladie.

Le chômeur n’a-t-il pas des loisirs ?

C’est donc une notion trop souvent culpabilisante : le chômeur n’a-t-il pas des loisirs ?

Une telle vacuité vous place psychologiquement en dehors de la société, et donne à penser qu’on est devenu inintéressant parce qu’incapable d’être utile d’une manière ou d’une autre, faute d’habileté et d’imagination créatrice.

C’est bien vite dit, et cette apparence vérité consiste tout simplement à confondre « temps libre » et « loisirs », notions bien différentes l’une de l’autre.

L’âge du temps libre

Le troisième âge est depuis quelque lustres l’âge du temps libre et pourrait devenir celui des loisirs !

Le retraité n’a désormais plus besoin de gagner de l’argent pour assurer son pain quotidien – du moins dans la majorité des cas -, ce qui ne signifie pas qu’il en ait assez vivre comme il l’entend.

Entre ces deux pôles se situe le problème financier des loisirs, le seul qu’il convienne de traiter. Car on ne fera pas aimer à une femme ou à un homme de soixante ans un passe-temps ou une occupation à l’égard desquels ils n’ont éprouvé, depuis leur jeune âge, qu’indifférence ou répulsion.

En revanche, on peut parfaitement les convaincre, par un calcul très simple, qu’ils disposent d’un temps beaucoup plus considérable qu’ils ne l’imaginent.

En effet, les quinze, vingt ou trente ans qui leur restent à vivre sont totalement disponibles sept jours sur sept, à raison de 24 heures du 24.

Déduction faite du temps nécessaire au sommeil, au repas – que l’on n’est obligé de trop prolonger – et à la toilette, il reste facilement douze heures par jour qui sont entièrement débarrassées des contraintes professionnelles et autres.

Si l’on fait le compte de ce que le métier, les transports et autres corvées inévitables ont dévoré d’heures pendant les âges précédents, on s’aperçoit que l’on ne dispose pas, en temps réel, d’une fraction « tout de même considérable de l’existence », mais de plusieurs vies, offrant la possibilité d’apprendre complètement deux ou trois techniques telles que :

  • le cinéma
  • la peinture
  • le jardinage
  • la menuiserie, etc.

L’exemple de Grand Mama Moses – l’Américaine qui commença à jeter des couleurs sur une toile aux alentours de soixante-douze printemps pour devenir, quelques années plus tard, l’un des peintres naïfs les plus célèbres et les mieux cotés des Etats-Unis – propose un cas limite, certes, mais témoigne surtout des possibilités actuelles du troisième âge.

Que font aujourd’hui les retraités ?

Pour l’instant, on ne le sait pas trop, d’une part parce que, en France, on ne cultive guère les statistiques et, d’autre part, parce que dans ce secteur, comme dans beaucoup d’autres, on constate une évolution rapide.

On pourra s’en faire une idée d’après une statistique, qui n’est pas toute neuve, du commissariat français au tourisme, lui-même promu entre-temps secrétariat d’État .

Selon cette enquête, 48 % pratiquent le jardinage ou le bricolage, 17 % préfèrent le repos ou la détente, 3 % le sport, et 9 % des activités diverses, tandis que les réunions entre amis recueillent 9 % des suffrages, la promenade 17 %, la lecture 26 % et la radio et la télévision 44 %, les jeux de société, les musées et expositions, les spectacles sportifs, le théâtre, les concerts et les activités sociales, politiques ou religieuses totalisant chacun de 1 à 3 % des réponses.

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