On a répété, à tort et à travers, que les voyages formaient la jeunesse. Pendant la retraite, est-il utile de voyager ?
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Les voyages pendant la retraite : un moyen de ralentir l’existence
Tant et si bien que les retraités en viennent souvent à penser que ce passe-temps ne leur convient plus et qu’à la limite il y aurait pour eux quelque ridicule à jouer les globe-trotters.
Or le voyage possède des vertus bienfaisantes et multiples à tous les âges de la vie, y compris le troisième.
Pour celui-ci, le célèbre romancier britannique Graham Greene a parfaitement défini l’un de ses principaux avantages, lorsqu’il dit d’un de ses héros du « Voyages avec ma tante » : Il rêvait de ralentir l’existence et sentait, d’instinct, très justement, que les voyages agiraient comme un frein sur la fuite des jours.
« Parfait, direz-vous, mais il faut pouvoir le faire sans soucis ni regrets ». Certes ! Mais qui ne sait, à l’heure actuelle, qu’il existe plusieurs compagnies d’assistance qui se chargent de résoudre toutes les difficultés qui peuvent survenir au cours d’un périple :
- maladie
- accident
- perte d’argent, etc.
Parce que, de gré ou de force, la plupart des gens ne se déplacent pas souvent, ils ne se sont pas aperçus que bien des choses ont changé depuis quelques années dans ce domaine, surtout pour le troisième âge.
Dire qu’il ne subsiste aucun risque serait exagéré. Un agent de voyages lucide avouait un jour : « Je suis obligé de trouver chaque année 10 % au moins de clients nouveaux, car il y a toujours un pourcentage équivalent qui reviennent déçus parce que leurs rêves ne correspondaient pas à la réalité qu’ils ont découverte. Et, contre cela, la meilleure organisation demeure impuissante ».
Pourquoi voyager, surtout à l’âge de la retraite ?
Parce que, a répondu un jour un humoriste grand amateur de voyages, cela permet de changer ses ennuis habituels contre d’autres, phrase qui résume parfaitement la question.
Bien évidemment, la plupart des sexagénaires savent se déplacer et même lire un indicateur des chemins de fer.
Ce qu’il convient de préciser, parce qu’ils ont un peu trop tendance à l’oublier, sinon à le méconnaître, c’est que le voyage pendant la retraite donne un rythme à l’existence. Il devient un événement dans un contexte qui, sans cela, risquait à la longue de se révéler un peu monotone.
Un déplacement dont on choisit la date, dont on espère une ample moisson d’impressions, de vues inédites, que l’on savoure lorsqu’il survient, dont on aime à se souvenir quand il est passé donne, d’une année sur l’autre, un relief incontestable à la vie.
De plus, voyager est rentable : physiquement et moralement. Pour une fois, tous les gérontologues sont d’accord : le « changement d’air », vieille expression encore valable, et l’exercice que l’on prend à cette occasion ont toujours une influence excellente sur la santé et le tonus intellectuel.
Comment préparer son voyage ?
En s’informant, bien sûr. Mais avec cette différence fondamentale, par rapport à la vie professionnelle où le temps libre était mesuré, que l’on a tout le loisir de le faire. « Il y a des personnes qui sont plus voyagères que d’autres », chante le Québécois Gilles Vignault.
Avoir l’âme voyagère, c’est se mettre dans l’état d’esprit du collectionneur attentif au moindre indice lui permettant de découvrir une pièce intéressante.
L’important est de se persuader que, dans ce domaine, rien n’est impossible.
Pour voyager, il faut, en effet, réunir deux conditions :
- avoir du temps
- avoir de l’argent
Comme toujours ! Du premier ingrédient, le retraité dispose à revendre.
Du second, il en est généralement moins pourvu qu’il ne le souhaiterait. Mais le crédit peut arranger bien des choses.
Combien réalisent qu’ils pourraient se l’offrir au moins une fois dans leur vie ?
Quand voyager ?
Le meilleur rapport qualité/prix donne une indication formelle : en basse saison. Malheureusement, cette expression est mal choisie. Elle traîne des relents :
- de plages sous la pluie
- de longues rues désertes
- de magasins fermés, etc.
Bien sûr, c’est vrai dans quelques cas mais moins souvent que le profane ne l’imagine. En réalité, la basse saison se définit comme celle où les bureaux et les ateliers sont pleins de gens qui travaillent comme des abeilles diligentes, où les universités et les classes débordent d’étudiants et d’écoliers studieux.
Que reste-t-il de disponible pour les hôteliers et les agences de voyages ?
Les jeunes mariés, les non-conformistes – il y en a tout de même -, quelques chômeurs de luxe – en voie de disparition – et les retraités.
Chacun rivalise donc d’imagination et de bonnes manières pour attirer ces précieux clients qui assureront la trésorerie indispensable pour aller sans dommage d’une bonne saison – dite haute – à une autre.
D’où les propositions intéressantes et des tarifs réduits avec la ferme intention de se rattraper quand l’offre dépassera la demande.
Personne ne s’étonne de voir les prix des choux-fleurs et des cerises varier au fil des saisons, mais l’on éprouve une méfiance instinctive quand on voit le prix d’un séjour aux Baléares baisser de 30 % et parfois plus.
C’est pourquoi un principe identique qui joue. En fait, de même que les actifs paient les retraites avec leurs cotisations, ils subventionnent – un peu – les vacances des retraités.
Pourquoi ne pas en profiter ? D’autant qu’à ces époques calmes les trains, les routes, les avions sont moins encombrés et que l’on n’est pas le client subi, mais recherché.