Certainement, le passage à la retraite engendre un problème qui peut être un peu difficile à résoudre.
Difficultés de passage
Généralement, c’est à des difficultés d’ordre moral que l’on s’attend le plus. Celles-ci sont parfois bien réelles et dépendent autant de l’importance que chacun accordait à ses activités professionnelles que de son caractère et des conditions pratiques dans lesquelles il quitte son emploi.
Certains organismes et clubs du troisième âge ont mis au point des cycles de préparation à la retraite.
Dans son principe, c’est sans doute une bonne idée. Cela dit, il est bien difficile de savoir ce que valent les expériences tentées en ce domaine.
Par contre, les intéressés distinguent souvent assez mal des difficultés propres au passage lui-même. Elles n’en sont pas moins réelles. On en rencontre couramment quatre.
Problèmes financiers
Tout d’abord, il peut apparaître nécessaire, ou simplement souhaitable, de faire face à certaines dépenses exceptionnelles : travaux dans le logement ou la résidence principale, déménagement éventuel, « voyage de retraite » – pourquoi pas ? – , bilan de santé approfondi – non remboursé par la sécurité sociale – et, enfin, renouvellement d’un certain nombre de biens durables.
On imagine aisément que tout cela peut représenter un assez joli total. Les assureurs, désireux de placer leurs contrats, font ainsi volontiers valoir, aux yeux de leurs prospects, la nécessité de se constituer à l’avance un fonds de réadaptation, dit aussi de reconversion.
Si les contrats proposés à cette occasion doivent trop souvent faire l’objet de nombreuses réserves, il n’en reste pas moins que l’expression est tout à fait judicieuse et mérite donc d’être retenue, car un fonds de réadaptation est toujours le bienvenu.
Le délai nécessaire à l’arrivée des premières arrérages de retraite pose un deuxième problème qui apparaît nettement moins sympathique.
Pour obtenir la liquidation de ses droits, il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton. En cas de carrière mouvementée, la liquidation peut prendre six mois ou plus.
En tout état de cause, les arrérages de retraite sont versés trimestriellement et « à terme échu ». Autrement dit, dans la meilleure hypothèse, il faut attendre trois mois entre la fin de l’activité professionnelle et les premiers versements.
Chute du revenu
En outre, le fisc n’oublie pas les retraités. Ce serait trop beau. Or, compte tenu des délais normaux qui s’écoulent entre l’encaissement des revenus et leur déclaration, puis entre la déclaration et le paiement, on constate qu’il faut régler les impôts de la dernière année d’activité avec les ressources de la première année de retraite.
Heureusement, un abattement de 2477,35 € est désormais accordé aux retraités lors de leur première année de retraite.
Or le passage à la retraite entraîne toujours une chute du revenu, ce qui consiste le quatrième et non le moindre des problèmes à résoudre.
On ne passe pas en effet sans difficultés, et du jour au lendemain, d’un certain niveau de vie à un autre plus faible.
Les fonds de réadaptation
Au fonds de réadaptation il faudrait donc ajouter, si possible :
- au moins un trimestre de dépenses courantes
- environ un tiers du montant des impôts prévus pour la dernière année d’activité
- la différence entre le montant d’une année de ressources professionnelles et de la première année de retraite
Plusieurs moyens peuvent aider à résoudre au mieux ce problème. Faire des économies s’imposera, hélas, dans bien des cas.