Il existe environ 50 régimes de retraite, dont 250 caisses qui…, nous confiait un spécialiste que nous interrogions sur les régimes de retraite.
Le régime de retraite
Cette phrase, à bien des égards exemplaires, témoigne du flou et des incertitudes qui règnent en la matière.
Les expressions du langage courant n’éclairent guère la notion de régime de retraite : on cotise à un régime de retraite ; on porte son argent à une caisse ; la même personne peut jouir de plusieurs régimes ; deux personnes rattachées à deux régimes distincts s’aperçoivent qu’elles bénéficient de prestations tout à fait comparables tout en devant, pour les obtenir, frapper à des portes différentes.
On connaît des régimes riches et d’autres qui sont pauvres, des régimes célèbres, tel celui des cadres – sans généralement savoir que les cadres dépendent, selon les cas de trois ou quatre régimes distincts.
On connaît des régimes discrets qui n’ont que quelques adhérents, des régimes moribonds ou en liquidation, voire des régimes disparus, des régimes contributifs et d’autres qui ne le sont pas :
- des régimes par capitalisation
- des régimes par répartition
- des régimes semi-obligatoires, voués à prendre en charge le superflu…
Sigles bizarres
Arrêtons-nous là, au moins provisoirement. Ces régimes ont presque tous un point commun, caractéristique de l’espèce, aussi bien que des caisses elles-mêmes :
Ils s’affublent de sigles bizarres, rébarbatifs ou épineux tels qu’ORGANIC, CAVITEC, ARRCO, UNIRS, IRCOMMEC, CASPRIMA, CARCABATIC, RIPS, UPS, FNIRR, RESURCA, IRPSIMMEC, IRCACIM, IRCANTEC, AGRR, etc.
Nous pourrions vous en fournir quelques pages, dont la lecture à haute voix, entreprises simultanément par plusieurs personnes, produirait assurément de curieuses sonorités.
Cela étant, si l’on fait abstraction des facilités de langage que s’accordent les spécialistes, des scrupules des juristes et du folklore, on peut pratiquement définir un régime de retraite comme l’ensemble des règles qui prévoient à quelles obligations doit se plier une catégorie définie de personnes, afin d’acquérir divers droits dont le plus important est celui de percevoir des subsides réguliers, dénommés arrérages de rente ou retraite, après un âge déterminé, dit âge de la retraite.
Une caisse de retraite
Elle se définit alors comme l’organisme auquel on s’adresse, tant pour satisfaire aux obligations nées du régime – obligations qui consistent, pour l’essentiel, à payer des cotisations – que pour recueillir les subsides et aides auxquels on a droit.
Quels rôles joue la caisse ?
La caisse a ainsi, en premier lieu, un rôle pratique. C’est un bureau où l’on peut rencontrer des personnes qui vous renseignent, très généralement de façon aimable, sur ce que l’on peut et doit faire, ainsi que sur les formalités auxquelles on doit procéder.
Elle a ensuite un rôle financier, puisqu’elle doit recueillir des fonds et les gérer pour les redistribuer, en tout ou en partie.
Elle joue enfin le bon berger, puisqu’il lui incombe de rassembler le troupeau des retraitables et des retraités et de veiller au respect des règles du régime, voire à son évolution en fonction des circonstances plus ou moins favorables.
Elle est dirigée par un conseil d’administration généralement élu par ceux des retraités et futur retraités qui le veulent bien.